La réserve naturelle Ronveaux se trouve à Ciply (sud de l’entité de Mons), en bordure du By, un affluent de la Trouille, qui traverse le village.
Il s’agit d’anciens terrains industriels, donc ayant subi des remaniements importants. On note que la réserve se situe, malgré sa taille restreinte, à cheval sur trois formations géologiques. A l’extrême ouest on se situe, pour quelques mètres, dans des alluvions du quaternaires de la vallée du By. Sur la pente et le plateau, les terrains sont sur du tuffeau supérieur de Ciply, roche du tertiaire. A l’extrême est se trouvent des sables ou argiles sableuses, glauconifères, du tertiaire.
Cependant, le site n’est pas uniforme et présente différents milieux, de surface assez réduite.
On y trouve deux espaces ouverts, entretenus autrefois par le pâturage. Le plus grand espace est aujourd’hui une prairie de fauche moyennement fertilisée. Une surface plus petite héberge un petit verger que nous projetons de conserver, notamment en replantant des essences rustiques lorsqu’une plantation doit être faite.
A côté se trouvent des espaces fermés. Il s’agit de taillis et fourrés et de taillis sous futaie. Ce sont des anciennes plantations pour la plupart, ou des sites particulièrement anthropisés derrière les villas construites au bord du By. Les autres plantations sont une ancienne hêtraie-frênaie dans un vestige d’exploitation à ciel ouvert et une ancienne peupleraie. Ces milieux sont laissés à leur évolution spontanée et inaccessibles, soit par envahissement du taillis, soit par le danger constitué par d’anciens puits d’aération qui se sont ouverts, dissimulés par la végétation Evidemment, il y a aussi le milieu souterrain et les abords des anciens accès et puits qui sont protégés pour la faune souterraine, essentiellement les chauves-souris.
Dans la région montoise, la Malogne et la réserve Ronveaux sont actuellement les seules dédiées à la protection des chauves-souris.
En effet, le site est connu depuis de nombreuses années pour accueillir une faune de chiroptères en hibernation. Les différents relevés hivernaux effectués depuis 2005 ont par ailleurs permis de confirmer l’intérêt du site qui était déjà reconnu comme site de grand intérêt biologique par la Région Wallonne.
Outre la protection des chauves-souris, par sa situation enclavée au milieu du village qui connaît des poussées d’urbanisation comme partout ailleurs dans la région, la réserve naturelle joue un rôle important dans le maillage écologique. Elle se présente comme un jardin au naturel, pouvant servir de refuge à des espèces qui ne trouvent pas toujours leur compte dans les parcelles avoisinantes. La prairie calcaire en cours de restauration présente d’ailleurs une diversité florale intéressante.
Site d’hibernation pour les chauves-souris, jardin au naturel, élément du maillage écologique… La réserve, bien qu’inscrite dans un cadastre urbanisé et de taille réduite (sa superficie totale est d’un peu moins de 1 ha) présente un intérêt biologique certain.
En plus de la conservation du patrimoine naturel, la réserve naturelle Ronveaux participe aussi à la conservation du patrimoine industriel de la région et aussi du patrimoine géologique. On peut trouver dans les galeries de la réserve quelques fossiles du crétacé, même si les roches à cet endroit sont fort peu fossilifères en comparaison de ce qui peut être vu dans les carrières de la Malogne.
Outre les inventaires de la faune et la flore, la réserve naturelle est gérée. Les buts de la gestion visent à la restauration de la grande prairie calcaire, et la protection des accès au sous-sol. Vu la dangerosité du site, de nouvelles clôtures ont été posées dans le courant 2013, mais ce n’est que le début de travaux plus vastes. Un chantier de fermeture des accès aux galeries a été mené en août 2017, prolongé par une autre action en juillet 2021.
À l’heure actuelle, il reste néanmoins trop simple de pénétrer sur la réserve.
La réserve a d’abord été constituée pour offrir aux chauves-souris un site d’hivernage. Au cours des inventaires qui se sont succédés entre 2005 et 2013, nous nous sommes rendus compte que le site présentait un intérêt majeur pour ce groupe de mammifères dont la plupart des espèces wallonnes sont en déclin. Dès lors, il apparaît que ce type de milieu pourrait jouer un rôle important à l’échelle sub-régionale pour la sauvegarde des espèces qui hibernent. Or, il existe de très nombreuses autres cavités et carrières souterraines dans la région : à Ciply bien entendu, mais aussi à Mesvin, à Nouvelles, à Cuesmes et à Frameries.
Certains sites importants sont connus, comme la Malogne à Cuesmes. Celle-ci fait normalement l’objet de relevés par la région wallonne et sa protection est assurée. Mais qu’en est-il des autres sites, dont certains ont purement et simplement été oubliés ? D’autres sont connues, mais les accès ont été bouchés ou condamnés. Quels seraient les possibilités d’aménagements d’accès pour les chauves-souris et l’impact sur leur population?
Un groupe de bénévoles de l’antenne régionale Natagora s’est attaché à la question. À l’heure actuelle, un cadastre des cavités propices à l’hibernation des chauves-souris est en cours de réalisation.